Patrice Faubert

Paraphysique de l´épectase du flouze

Si je me souviens bien
Cela semble si lointain
Quand je fraudais le métro parisien
Sauter par-dessus le portique, il suffisait
Cela n'était déjà pas mon seul méfait
Ou l'on pouvait passer le même billet
Dans la machine, que des trous partout, et ouais
Et forcément, des amendes qui s'accumulaient
Car le contrôle du capital veillait
Les années mille neuf cent soixante-dix
Pour la fraude, la fauche de bouffe, j'avais dix sur dix
Jamais un sou en poche
Comme une pauvre cloche
Mais avec le nez dans les livres, c'était moins moche
Beaucoup de chômage
Un peu d'intérim
Beaucoup de chômage
Et l'étude de la rime
Mais à l'époque, pas d'Internet
Pour pouvoir publier mes textes pas nets
Donc, pour ne pas payer le coût de mes infractions
Il fallait que j'attende les élections
Moi, un roi de l'abstention
Encore un temps béni pour les amnisties
Il fallait donc gagner du temps, c'est ainsi
J'ai même connu
L'époque des poinçonneurs du métro, qui l'eut cru
Mais il suffisait de leur faire peur
Avec un copain grand et bagarreur
Et le tour était joué
Du métro
Nous étions pour la gratuité !
De nos jours
Pour la pauvreté, c'est la nuit en plein jour
Des mailles du filet capitaliste, les mailles se sont resserrées
Plus d'espace, ou si peu, pour s'y faufiler
Et bientôt dans chaque maille
Il n'y aura plus aucune faille
Le contrôle des populations est totale
Et en plus il y a le football
Seul le faux est bien sûr diversifié
Car c'est une unique façon de penser
Comme tous les partis
Comme toutes les patries
Les partis du capital
Donc un seul et même parti
Les patries du capital
Donc une seule et même patrie
Idem pour toutes les organisations
Idem pour tous les syndicats, organisations, associations
Elles sont du capital, une même production
Et avec toutes les multinationales
S'unifie férocement le capital
En tous domaines, le capital se donne des permis
Les projets les plus insensés
Parfois, des luttes prolétariennes les font échouer
Ainsi
Le tribunal administratif
De Toulouse, cela semble presque fictif
Vient de décréter par jugement sans recours
Que le barrage de Sivens était trop lourd
Pas du tout d'utilité publique
Elle vient un peu tard cette musique
Car feu Rémi Fraisse qui lutta contre ce projet
Avec des zadistes, sans relâche, contre ce forfait
Fut pour cela, assassiné par des fascistes étatiques
Mais tout gouvernement est inhumain et cynique
Rémi avait vingt et un ans
Il fut volé de sa vie, c'est dégoûtant
Il y eut aussi en grande complicité
De ce fascisme aujourd'hui généralisé
Que nous sommes trop peu à dénoncer
Comme ce président du conseil régional
Thierry Carcenac, homme du capital
Homme du parti socialiste français
Tous les arbres abattus, aussi, en firent les frais
P comme pourri, S comme salaud
C'est le parti socialo
Mais tout est devenu du gangstérisme politique
Qui de tout et avec tout fait son trafic
Avec des services secrets prolifiques
Comme jadis le sergent américain
Car c'est hier comme sera demain
Jeffey M. Carney que l'on croyait peu malin
Espion issu de l'armée de l'air
Dont Berlin devint le repère
C'était là en 1982, il était au service de la NSA
Mais se retourna pour la RDA
D'être mésestimé par les siens, comme par dépit
Et il fit allégeance à la STASI !
Homosexuel, passant pour mort, enlevé
Car, il fut un temps, citoyen de la RDA
Dans un film, l'on dirait que c'est exagéré
C'est pourtant une étonnante vérité
Il fit de la prison, l'Amérique voulut se venger
Puis, son peu ordinaire parcours, fut oublié !
Toute fiction n'est que fiction
Toute réalité n'est que réalité
La réalité de la fiction
N'est que la fiction de la réalité
Un peu comme la violence
Qui s'affiche partout comme l'évidence
Des violences physiques, des violences verbales
Qui naissent toutes de l'organisation du capital
Tout naît donc dans la violence
Tout meurt donc dans la violence
Personne ne peut y échapper
Bien sûr, moi, le premier
De la violence rentrée en soi
De la violence expulsée de soi
La violence du travail et des rapports sociaux
Du mépris, de l'ironie, de la calomnie, pas seulement du couteau
Se croire homme exempt ou femme exempte de toute violence
Est donc de la pure indécence
La violence est une sorte de polyvalence !
La violence politique
La violence psychologique
La violence philosophique
La violence policière
La violence militaire
La violence d'un groupe social
La violence d'une classe sociale
Violence de la guerre
Guerre de la violence
Bref, et autres violences inhérentes au capital
La non-violence est une invention
De la violence en pleine imagination
Et puis la violence des patrons
Qui rime avec exploitation
La violence de l'habitation
Tous et toutes enfermés dans des boîtes
Où les idées deviennent conformes et étroites
Comme le tombeau ou cabane
Qui un jour, forcément, se fane
3m66 sur 3m66, feu l'architecte Le Corbusier
Tout en bord de la mer Méditerranée
Cet ancien fasciste
Cet ancien pétainiste
Tous les jours, il allait nager
Mais, un jour, il s'en alla se noyer
Un accidenté ou un suicidé
La violence, de la mort, ne peut se passer
Un peu aussi comme la dette française
2137 milliards d'euros, comme obèse
Toute une violence politicienne
Volant aux gens, un peu, beaucoup, de vie quotidienne !
 
Patrice Faubert ( 2016 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway.fr "

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Published on e-Stories.org on 10.07.2016.

 
 

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