Anna-Helena Kummerli

L’HISTOIRE D’UNE PASSION - Canyonlands

 

Canyonlands: Island in the Sky - Needles - Maze - Dead Horse Point

Comme Canyonlands est immense et en plus, composé de trois parties. Nous allons tout d’abord monter dans “l’island in the Sky” (l’ile dans le ciel). Même le nom est joli et fait envie de voir. C’est aussi avec Anne-Marie et après avoir visite les arches en “coup de vent” et avoir posé ma question stupide au visiteur australien, que j’ai vu, pour la première fois Canyonlands. Il ne restait pas beaucoup de temps avant le coucher de soleil et Annemarie me forçait d’aller directement vers le point le plus important: le Grand-View Overlook. C’est inimaginable et franchement trop fort. La première vue nous laisse pantois. C’est simplement trop grand et on se sent un peu dépassé. Nous avons eu un dernier rayon de soleil sur l’immensité de Canyonlands. Depuis, je suis retournée souvent et je commence tout doucement à apprivoiser ce grand et beau parc national. Quand on regarde depuis le Shafter-Trail sur le White Rim, on a envie de découvrir cet étage entre le ciel et le Colorado. Ca m’a travaillé pendant des années. Une année, on n’avait pas le temps, une autre, pas la voiture adéquate, une autre, un temps pluvieux, froid et gris et....finalement, nous avons découvert le White Rim. C’est laborieux, mais splendide. Je dirais qu’il faut le mériter. Les vues sur le Colorado, les ponts naturels caches, les coyotes qui se promènent, les chamois et big-horn-sheep qui se font la cour. Bref, il faut absolument un jour se trouver sur la piste du White Rim, si on aime l’ouest. On en revient fatigué, mais, oh combien, heureux et comblé et la soirée se passe en silence, chacun dans ses pensées de cette journée très spéciale que nous avons eu la chance de vivre.

A ne jamais oublier aussi le Dead Horse Point (le point des chevaux morts). D’après la légende, des cowboys ont amenés des chevaux sauvages capturés, à cet endroit. Comme c’est une sorte de petit ilot de terre en dessus du Colorado, avec juste un petit passage, comme un pont, attaché à l’autre partie de terre ferme, il fallait juste bloquer ce passage étroit pour que les chevaux restent captifs. Ensuite, ces dits cowboys sont descendus en ville et ont fait la foire. Etant bien saouls, ils ont été amené pas le sherif en prison. Quand enfin, ils étaient de nouveau à jeun et libres, ils sont remontés a leur “corral naturel”, mais ont trouvé la plupart des chevaux morts de soif, pourtant deux cents mètres plus bas, coulait le Colorado, mais il restait inaccessible. Depuis ce moment, cet endroit a le nom de: Dead Horse Point. Malgré cette histoire triste, c’est un très bel endroit. Le Colorado fait plusieurs boucles et nous pouvons le suivre des yeux dans ses méandres. C’est aussi dans cette partie de Canyonlands que la fin du film « Thelma et Louise » a été tourné. La voiture qui part dans le vide......

 

Quand on parle de Canyonlands, on précise toujours quel secteur. Island in the Sky - The Needles ou Maze. Après avoir un peu exploré l’ile dans le ciel, on a envie de savoir plus, alors, on peut tout d’abord aller de Moab, en direction de Monticello et faire un petit détour pour visiter le Needles-Overlook. La même immensité que depuis le Grand View, mais on s’y sent un peu plus à l’intérieur et on veut évidemment savoir tout de cet endroit. Facile, il suffit de revenir sur ses pas et de continuer encore quelques miles sur la route nationale, pour finalement prendre la bifurcation du Newspaper-Rock et Needles. Le Newspaper-rock, on le découvre après une petite demi-heure et c’est franchement un rocher étonnant. C’est ici que les Anasazi (les Anciens qui sont partis) ont laisse leurs pétroglyphes. Ce n’est pas une écriture, seulement des dessins: des serpents - des bouquetins - des gazelles - des hommes ..gravés dans la pierre depuis plus que 1000 ans. Il faut prendre son temps pour voir les détails. Malheureusement il y a toujours quelques mauvais plaisantins qui ajoutent des dessins, laissent des initiales ou même pire. Un jour, j’y ai trouve une croix gammée, certainement pas gravé il y a mil ans. Finalement de bonnes âmes ont réussi à effacer ce triste graffiti. C’est dommage que les gens n’aient pas assez de respect pour laisser ces merveilles intactes.

Encore un peu de patience et on arrive au “Needles-district”. Première apparition: un rocher en forme de sabot hollandais. Au visitor center, on peut toujours se renseigner, ce qu’il faut voir en premier, selon le temps que l’on dispose. Un jour, nous décidons d’aller à la confluence de la Green-River et du Colorado. Nous avons vu les deux de différentes façons. La première en passant dessus dans la petite ville de Green-River (vous vous souvenez du sponsor du restaurant!!) et depuis le haut de Canyonlands. Le Colorado aussi bien à Marble Canyon, à Moab, a Dead-Horse-Point, à Canyonlands etc.....mais, nous n’avons pas vu l’endroit ou les deux se rejoignent. Ça aussi, il faut le mériter, car c’est une marche de 4-5 heures depuis le dernier bout de route goudronnée. On grimpe, on escalade, on redescend, on marche à plat, on regrimpe. Tout ça, dans un paysage riche de toutes sortes de roches marrantes, formant des champignons, des cavernes et autres abris. C’est une très belle et plaisante marche et je la conseille à tout le monde. Finalement, après une dernière grimpée, nous voilà! Depuis une sorte de plateforme, nous avons les deux rivières devant nous. L’une est bien verte et vient de la gauche et l’autre est bien colorée. D’ailleurs, même après le confluent, les deux couleurs d’eau restent un bon moment séparées. La Green River est absorbée par le Colorado qui va traverser le Cataract-Canyon, entrer dans le lac Powell, en ressortir pour passer a travers le Grand Canyon, entrer dans le lac Mead. En ressortant, il va servir de frontière entre la Californie et l’Arizona, avant finalement avoir le droit d’arriver au Mexique et de finir dans la mer de Cortez dans le golf de Californie. Quel chemin et quelle histoire pour ce fleuve mythique. Nous rejoignons notre voiture avec la tête pleine de belles images et un peu à regret, car nous aimerions encore marcher et découvrir. Comme nous n’avons pas de tente et surtout pas de réservation pour un camping et que les places sont rares, nous devons trouver un motel pour la nuit et pour ça, retourner “a la civilisation”. Dommage! Nous dormons à Monticello dans un petit motel simple et mangeons dans une sorte de grange transformée en restaurant de famille. La cuisine est excellente et toute la famille y travaille. Les enfants, la maman, la grand’mère et tout ça, dans une ambiance de fête. Je crois bien que c’est un restaurant réputé, car à chaque fois que je m’y arrête, on se bouscule et il faut même attendre une place. (Malheureusement, depuis que j’ai écrit ses lignes, le restaurant est fermé....pourquoi ?)

 

Lendemain, rebelote! On retourne pour une autre marche aux Needles. Cette fois, nous décidons de passer par la colline de l’Eléphant pour nous arrêter au bout de la route et de commencer notre ascension vers le Rustler-parc. Un ciel bleu et un soleil fort agréable, pourtant, nous sommes déjà fin octobre et nous nous trouvons à environs 1900 à 2000 mètres. Notre marche est aussi belle que celle du jour d’avant. D’autre formation de roches, mais toujours dans cette environnement de junipers, de pin et de roche. C’est un paysage sans agressivité, doux et bienfaisant. Il y a des tours, des rochers animaux (pour ca on appelle une des collines, la colline de l’éléphant), des passages dans des goulots à devoir chercher son chemin pour trouver une petite vallée et derrière, encore une autre. C’est comme un labyrinthe, mais on a le temps et on trouvera bien la sortie. Au bout de 3 heures nous sommes à destination, mais pas avec la belle surprise de trouver une rivière, seulement un haut plateau. Tout d’un coup le ciel se couvre de gros nuages et nous incite à un retour rapide. Nous avons plus de chance que d’autres randonneurs qui étaient partis trop tard. Arrivées à notre voiture, l’orage se vide et c’est le déluge. Nous avons bien calculé notre coup, au contraire des autres marcheurs qui ont du se faire tremper, car impossible de chercher un abri dans les rochers pendant un orage, car le danger de la foudre est trop grand. Il y aurait encore tant a découvrir dans cette partie de Canyonlands et spécialement le Angel-Arch, mais pour l’atteindre, il faudrait absolument passer une nuit a la belle étoile, car pour y arriver, il faut marcher environs 30 km (un chemin). Impossible en une journée, car en été, quand les journées sont longues, il fait nettement trop chaud (jusqu’a 40-45 C) et au printemps et automne, les journees ne son pas assez longues. Qui sait, peut-être un jour en avril-début mai? C’est encore à venir et je ne désespère pas. En attendant de voir le Angel-Arch de mes propres yeux, j’achète des brochures et des cartes postales.

 

Maintenant Maze, la 3ème partie de Canyonlands! C’est encore une autre histoire et pas une partie de rigolade. Je voulais y aller depuis bien longtemps, mais les partenaires assez “fous” manquaient, mais un jour, comme toujours, Jean-Pierre et Trudy voulaient y aller. J’avais lu toutes les documentations, parlé avec des connaisseurs et je me croyais préparée pour cette aventure. C’est donc en face de la route pour le Gobelin state Park que se trouve une toute petite indication pour la piste de Maze. C’est presque pour éviter d’avoir trop de monde ou pour empêcher les gens mal préparés d’y aller. Nous roulons sur la piste pendant environs 3 heures avant d’approcher l’entrée du parc. En arrivant au tout petit visitor-center, une femme “ranger” nous explique un peu les possibilités. Elle nous propose d’aller vers une des vues les plus spectaculaires du coin, en nous disant bien qu’il nous faudrait la journée, si nous voulons encore aller dormir dans un hôtel à Green-River ou même Moab. Ça nous surprend un peu, car il n’y a que 10 à 20 miles!! Nous allons vite comprendre. Pour les 5 premiers miles, nous avons presque mis une heure et c’était une piste facile! Ensuite, des cailloux - des cailloux - des trous - des escaliers et je n’exagère pas. Nous avions une très bonne voiture 4x4, mais pas une “high clearence”. Je ne suis pourtant pas une conductrice trouillarde, mais....il y a des limites pour une pauvre voiture. Nous passons par contre dans des endroits de rêve. Une nature généreuse, torturée par les vents. De temps en temps Jean-Pierre marche devant la voiture pour m’indiquer le meilleur passage - il remonte- on fait 30 mètres - même problème et....ce qu’il ne faut pas oublier, nous n’avons pas de pièce de rechange, si jamais on a un pépin....je ne suis pas mécano.

 

Finalement, pour pouvoir ressortir du parc avec une voiture toujours en état, nous décidons de faire le dernier bout à pieds. Le dernier bout est plus ou moins 8km. C’est beau - ça fait du bien et nous sommes pleinement heureux. Au bout d’un peu plus de 2 heures, nous arrivons au bout du plateau et là.....devant nous....l’immensité de Canyonlands - Island in the Sky - les Needles au loin - “the land of the standing men” (le pays des hommes debout). Nous avons les trois la gorge nouée tant c’est impressionnant. Nous y restons un bon moment avant de prendre le chemin du retour. C’est amusant que le chemin aller et le chemin de retour peuvent être différent. Nous voyons d’autres choses que nous avions ignoré la première fois. C’est avec soulagement que nous retrouvons notre voiture et nous entamons de rebrousser chemin. Donc - gros cailloux - roches - escaliers etc....pour arriver finalement, en fin d’après-midi, juste avant la fermeture, au visitor center, où la même Ranger nous reçoit avec un large sourire. Elle savait bien que nous en avions pour la journée. Elle vit là-bas, dans un cabanon une bonne partie de l’année. Heureuse, passionnée et en superforme. Nous l’empêchons de fermer le centre, car comme elle n’a pas tous les jours des visiteurs, ça lui fait plaisir de nous expliquer un tas de choses. Avec elle, nous essayons de savoir quel genre d’animal nous avions vu passer devant nous. Impossible de le savoir - un renard albinos? Un putois grisonnant (mais nous l’aurions senti)? C’était une jolie bête qui nous a fait plaisir. Nous nous quittons en étant convaincus de revenir une autre fois, mais cette fois, avec un équipement de camping pour explorer plus, sans devoir faire les 3 heures pour nous trouver un hôtel. Ça reste à faire, mais c’est si beau d’avoir des projets, non?

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Published on e-Stories.org on 23.04.2019.

 
 

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