Achim Müller

Enfant-voleur

En décembre 1990, il est venu au monde, dans la région de Temesvar en Roumanie. Toutefois, personne ne le sait exactement.
Il n’a presque aucun souvenir de Tesmevar, il peut se rappeler de la cathédrale orthodoxe. Il se rappelle aussi des immeubles à demi terminés, dont la construction n’avançait plus depuis des années.
Il a vécu dans une maison d’accueil, à Recas, 25 kilomètres de Tesmevar, il peut encore s’en rappeler. Des Allemands avaient aidé à construire la maison. À cette époque, il était encore un bébé. Il aimait la vieille usine à pain à proximité de sa maison d’accueil, ça sentait bon. Il aimait aussi les Allemands, que les enfants appelaient Nenja (Oncle). Ils s’étaient occupés des enfants. Ce sont aussi les Allemands qui lui ont donné son nom, puisque son vrai nom était inconnu. On l’a appelé Valentin, parce qu’il avait été baptisé un 14 février. Sur le terrain de la maison, il y avait aussi une grande maison roumaine que les Allemands avaient rénovée. Ils avaient aussi construit une petite maison, qui, de l’éxterieur, donnait l’impression d’un poulailler. Là, il y avait une cuisine avec d´énormes feux et une machine à laver très grande. À côté, il y avait une petite maison en pierre. Lorsqu’il était encore petit, il croyait que un monstre habitait dedans. En tout cas, c’était ce qu’on lui avait dit. Toutefois, il y avait juste une très grande chaudière. Lorsqu’il avait six ans, ils avaient rampés dedans, et considéré le monstre. Beaucoup de canalisations, et un gros appareil au fond à droite. Il avait détaché un autocollant de cet appareil et l’avait gardé toute une année comme un trésor avec lui. Un Nenja d´Allemagne lui avait lu le mot, et il l´avait appris par coeur. À côté de la chambre de chauffage était un grand réservoir de pétrole enterré à demi, sur lequel on pouvait monter facilement, même si c’était interdit.
De temps en temps des Allemands sont venu visiter la maison d’accueil. Pas seulement des hommes mais aussi des femmes sont venus, ils ont aussi souvent travaillé là. Une jeune allemande l’avait eu très cher, elle l’avait cajolé et câliné, pas comme les éducatrices roumaines qui étaient tellement paresseuses qu’elles obligeaient même les plus vieux à faire la sieste, juste pour avoir la paix. Lorsqu’elle fut partie, le petit Valentin ne fit que de pleurer pendant trois jours.
Il n’avait pas encore huit ans lorsque des étrangers avaient visité la maison, des roumains. Ils avaient examinés quelques enfants et étaient repartis. Deux jours plus tard, ils étaient reparus et l’avaient emmené, lui et un autre garçon de dix ans. Ils étaient partis, en voiture, très loin. Ils étaient devenus malades, tous les deux, et avaient vomi. C’était parce qu’ils n’avaient encore jamais fait de trajet aussi long en voiture. A cause de cela, on les avait frappé.
En tout cas l’auto est allée très loin, jusqu’à Bucarest. On ne leur avait pas dit où ça allait. « La ferme, pas de questions » était la réponse. Le trajet était très long. Il avait beaucoup dormi et ne savait pas combien de temps le voyage dura.
En banlieue de Bucarest l’auto s’est arrêtée devant une maison en mauvais état, où un Nenja roumain habitait avec quatre enfants. On l’avait déposé là, pendant que l’autre garçon de Recas avait continué avec les deux autres hommes.
Le Nenja du Bucarest n’était pas gentil. Il avait enfermé le petit Valentin perturbé dans une grande pièce, dans laquelle était posé par terre un grand matelas, sur lequel dormait déjà un autre garçon. Où tout au plus il faisait semblant. Lorsque la porte fut fermée, il s’était levé. Valentin s’était assis à côté de lui, sur le matelas et voulait parler avec lui. « Tais-toi, nous n’avons pas le droit de parler, sinon nous recevons des coups ». L’autre garçon avait douze ans et avait des habits en très mauvais état et puait aussi. De plus il avait faim. Valentin ne connaissait pas encore la vraie faim.
Finalement, tard le soir, il avait fini par s’endormir à côté de l’autre garçon. Le jour suivant, on l’avait réveillé brutalement.
Après s’être levé, on lui avait enlevé tous ses habits, ses nouvelles baskets et son autocollant « Weishaupt ». Pour cela, on lui avait donné des loques et des sandales cassées.
En tout cas, dans l’appartement se tenaient actuellement deux adultes et cinq enfants de six à douze ans.
On lui avait dit qu’on l’avait acheté et payé beaucoup d’argent pour lui. C’est pour cela qu’il devait faire ce qu’on lui disait, pour qu’il puisse gagner beaucoup d’argent et payer ses dettes.
Toutefois il n’avait pas compris pourquoi il devait de l’argent à ces gens. Pendant les premiers jours il n’avait pas le droit de sortir. Il y avait des coups pour la moindre protestation.
Tout d’abord il avait appris à mendier. Comme il était petit, on lui avait pendu « MURITO RI DE FOAME » autour du cou. Comme cela, il était parti mendier avec deux autres garçons et un adulte qui les surveillait. Les enfants qui ne peuvent pas lire et écrire, sont toujours surveillés par une gang. Il devait ramasser de l’argent et non de la nourriture. Quand on lui avait quand même donné quelque chose à manger, il devait le donner et non pas le manger. Seul un chat affamé travaille bien, qu’on lui avait dit. Mais il recevait peu de la part des adultes, aussi. La nourriture était mauvaise et froide. La plupart du temps elle consistait en les restes de ce qu’il avait reçu.
Plus tard il était allé mendier avec les autres sans les adultes. On lui avait dit »Si tu t’enfuis, nous te trouverons, et nous te tuerons. De plus nous punirons aussi les autres ». Alors le petit Valentin avait accepté sa destinée, et avait donné tout ce qu’il recevait. Personne qui était parti n’avait réussi.
Les plus vieux inhalaient de l’ « Aurolac » (colle où peinture ?) en dehors de sacs en plastique, lorsqu’ils ne savaient plus quoi faire de froid et de faim. Il l’avait essayé une fois, mais en était devenu tellement malade qu’il de l’avait plus jamais refait.
Cependant il y avait une solution de recevoir de la nourriture supplémentaire. On la prenait d’une des associations étrangères, qui donnaient à manger aux enfants des rues. Cela marchait très bien avec les suisses.
Ils n’avaient pas beaucoup de temps pour cela. Quand ils ne rapportaient pas assez d’argent, on les frappait et on leur donnait rien à manger.
Ensuite on l’avait envoyé voler. Les portefeuilles et porte-monnaie étaient le butin le plus courrant. Les adultes lui avaient appris et il s’était entraîné avec les autres garçons.
Si on ne rapportait pas assez de butin, il y avait des peines dures, des coups mais aussi des chocs électriques avec un appareil spécial. Surtout les enfants qui devaient partir recevaient des chocs avec cet appareil parce qu’ils ne devaient pas avoir des bleus, cela limite la valeur. On leur donnait aussi dans le même but du Valium ; Pris en hautes doses, plus rien n’est important. Aussi, cela fait moins mal. Des fois, les enfants criaient exprès. Au moins, on leur donnait moins de coups.
Pendant plusieurs mois maintenant il vidait les poches des touristes : De l’argent, des montres, des chèques, des cartes de crédit, des appareils photo, des caméras et des papiers d’identité. Il rapportait tout cela à ses Nenja qui en faisaient alors de l’argent. Entretemps un garçon a été vendu, pour cela une fille de 11 ans de Banat est arrivée dans l’organisation.
Depuis, Valentin était devenu un professionnel en tant qu’enfant-voleur, c’est pourquoi il avait été épargné du domaine du sexe. Le plus souvent c’était lui qui rapportait le plus d’argent à la maison.
La police de Bucarest ne pouvait pas non plus l’aider. Les enfants de Bucarest ont peur de la police, qui organisait souvent des rafles brutales contre les enfants-voleurs. Les enfants ont aussi peur d’être enfermés. Ils ont peur des prisons juvéniles de Roumanie qui sont connues. C’est pour cela que les enfants-voleurs préfèrent servir leur Nenja, les enfants qui ne sont pas organisés et qui sont tout seuls sur la rue vont beaucoup plus mal.
Un jour vint le départ de Bucarest. On partit en direction de l’Italie, à Venise, où il y a beaucoup de touristes. On l’avait probablement vendu une fois de plus. En tout cas, on lui avait promis un voyage. On partit avec la voiture en Autriche ; des Roumains, un homme et une femme, avaient des pièces d’identité pour lui et l’avaient fait passer pour leur fils. Le voyage avait duré deux ou trois jours. On était passé à travers un grand tunnel. Lorsque la voiture était entrée dans le tunnel, il y avait de la neige partout. Lors de la sortie du tunnel la neige avait disparue, il faisait chaud et le soleil brillait. Il était venu dans une maison pour ceux qui demandent de l’asile, dans une petite ville avant Venise. Là on trouvait peu de roumains, mais beaucoup d’Albanais. On lui avait donné un nouveau nom, et des nouveaux parents. Les gens, qui se faisaient passer pour ses parents, avaient reçu des papiers pour lui et de l’argent, à intervalles réguliers. Le gouvernement donne, pour des faux papiers roumains, des vrais papiers italiens.
Le lendemain, on vint directement le chercher et le conduisit avec trois autres garçons et une fille jusqu’à Venise. La voiture était passée au dessus d’un grand pont, qui passait à travers la mer.
À Venise, il avait fait les mêmes choses qu’à Bucarest : Voler tout ce qui se laissait emporter. Là-bas, il avait aussi trouvé des téléphones portables. Il n’en avait pas vu à Bucarest. Il mit même la main sur un pistolet.
On ne pouvait pas s’enfuir, d’autres avaient déjà essayé et pas réussi. D’après les rumeurs, certains étaient dans la lagune, maintenant. Toutefois, personne ne le savait exactement.
Mais la vie était plus facile en Italie et la nourriture était meilleure.
Presque chaque matin, on vint les chercher en voiture pour aller voler, et on les ramenait le soir. On devait donner ce qu’on prenait. La police l’avait déjà pris deux fois et l’avait simplement ramené chez ses « parents ». Pas très futés les Carabinieri de Venise. Mais on lui avait donné beaucoup de coups parce qu’on l’avait pris. Avec une serviette mouillée sur la peau, aussi sur son organe reproducteur. Parce que la police italienne avait fait des photos et donc que les autorités savaient de quoi il avait l’air. Il avait aussi déjà été dans une grande maison luxurieuse, ensemble avec d’autres enfants, et les Nenja prenaient des photos pornos. Une fois il avait été contraint de s’agenouiller par terre pendant que quatre hommes lui éjaculaient dessus. C’était complètement répugnant. Il n’avait même pas le droit de fermer les yeux. Cela avait été pris en photo et filmé. Une fois il avait essayé de se défendre. Ils l’avaient alors déshabillé et l’avaient jeté dans une baignoire pleine d’eau glacée, pour ensuite tenir sa tête sous l’eau jusqu’à ce qu’il avale plein d’eau. Il était presque mort de peur lorsque c’était fini. Ils avaient même filmé cela.
Entretemps il avait déjà interdiction de se tenir dans certaines places publiques, c’étaient les carabinieri qui avaient ordonné cela. Il devait même venir en procès. Auparavant on l’avait emmené en Autriche, et de là à Munich. Il resta cependant peu de temps là-bas, après on partait avec un train, un beau train, jusqu’à Berlin. Des beaux trains comme ça il n’y en avait pas en Roumanie. Le train avait roulé longtemps, et il y avait aussi des couchettes dans le train. Avec lui se trouvaient un Allemand et un Roumain qui avait beaucoup d’argent.
À Berlin on l’avait à nouveau remis dans une maison d’accueil. On trouve de tout, là-bas, même de nouveaux faux parents. Dans les maisons d’accueil on trouve beaucoup d’étrangers avec des faux papiers. Le gouvernement allemand donne de l’argent pour ces personnes, même beaucoup d’argent pour un jeune Roumain. Il était venu dans une école, pour la première fois de sa vie à dix où onze ans. Les Nenja étaient obligés de tolérer cela parce qu’ils ne voulaient pas d’ennuis avec le gouvernement allemand.
On lui avait aussi coupé les cheveux très courts, pour qu’il ne soit pas reconnu tellement rapidement en tant qu’étranger. On volait plus facilement comme cela. Il apprenait aussi lentement à parler allemand et devait aussi travailler dur, avec les autres « employés », il rapportait une fortune aux Nenja. Des records ; en tout on rapportait jusqu’à 20.000 DM à la maison (Environ 10.000 €). Il dut aussi faire des choses de sexe. Il ne veut pas encore en parler. Après six mois la police l’attrapa, mais la police allemande est aussi bête que la police italienne, ils l’avaient simplement ramené à ses « parents ». N’avaient même pas pris de photos.
Les roumains de la maison d’accueil allaient cambrioler la nuit, ensemble avec les yougoslaves. Ils avaient aussi procuré des voitures sur commande. Plus tard, son « père » avait été arrêté et mis en prison. Mais Valentin était resté dans la maison d’accueil avec sa « mère ». Quelques mois plus tard il avait été emmené par la police qui l’avait mis dans un train pour Bucarest. Beaucoup de policiers étaient à cet endroit. Un homme était venu le chercher, qui connaissait son nom, et qui lui avait dit : « Viens, je t’aide à sortir d’ici ».
Ils arrivèrent en effet à sortir de la gare, cernée par la police, sans effort.
Il n’aurait pas dû se réjouir trop tôt. Ce nouveau personnage était un des Nenja du gang et à ce moment Valentin croyait qu’ils le trouveraient partout dans le monde, quel que soit l’endroit où il se cachait. On le lui avait déjà dit plusieurs fois.
Les fonctionnaires corrompus étaient de mèche avec ces gens. Le type amena Valentin chez un photographe qui fit de nouvelles photos d’identité. Ensuite ils étaient allés dans un hôtel à l’extérieur de la ville. Ils avaient passés deux jours là-bas. Après on l’avait amené dans un camion qui partit très loin, jusqu’en Yougoslavie. C’était la guerre. Tout était détruit, et Valentin avait vu beaucoup d’hommes armés. Le conducteur du camion avait des nouveaux papiers, qui le faisaient passer pour son père, mais c’étaient encore un autre nom et une autre date de naissance. De toute façon, ce n’était pas important, Valentin ne connaissait plus son vrai nom et sa vraie date d’anniversaire.
Le camion transportait des matériaux de chantier mais faisait de la contrebande. En Yougoslavie on payait tout en DM, c’était bizarre. Valentin croit que le reste de la route passa par la Hongrie et/ou l’Autriche. En tout cas, il s’était réveillé un matin en Allemagne. Sur une aire de repos il devait sortir du camion et partir dans une belle Mercedes avec un autre type.
On partit en direction de Cologne. Le trajet avait duré une à deux heures. Le type avait plusieurs fois essayé de caresser Valentin.
À Cologne on remit le vieux truc : il partit dans une maison d’accueil, qui était en plus mauvais état que celle de Berlin. Même ses nouveaux « parents » étaient trop vieux pour cela. Par contre, il retourna à l’école. D’après ses nouveaux papiers, il avait douze ans, il reçut encore un nouveau nom.
Les Nenja de Cologne étaient des durs, ils volaient des coffres-forts entiers, qu’ils avaient ouverts dans la forêt. Certains d’eux avaient une cachette dans la forêt et vivaient là-bas.
À Cologne on l’obligeait encore à aller voler avec les autres enfants. Les zones piétonnes autour du dôme étaient son territoire. La gare était taboue, c’était un autre territoire.
On refit du sexe. Moins de films, mais du répugnant, avec le cul et la bouche. Les homosexuels qui l’achetaient auprès de son Nenja l’appelaient « Cutie » (en anglais : mignon). Une fois il avait refusé, parce que le type qui l’avait acheté lui avait déjà fait mal.
À Cologne ce marché-là passait par des hommes qui les achetaient en partie pour quelques jours et les revendaient ensuite. Des bleus ou des blessures quelconques diminuaient la valeur de « Lolitas » (filles) et de « Cuties » (garçons). C’est pour cela que les enfants étaient punis de telle façon qu’il ne restait pas de traces.
Les Nenja menaçaient les enfants régulièrement que celui qui parlerait serait tué. Des rumeurs de ce genre couraient depuis assez longtemps dans ce milieu. C’était la raison pourquoi personne n’allait à la police. Des témoins indésirables ont déjà disparu. Surtout les Nenja réglaient leurs conflits avec beaucoup de brutalité. Il y avait fréquemment eu des fusillades, ces gens de reculaient même pas devant le meurtre. Surtout quand il s’agit de drogues, de films, et de sexe.
Valentin (qui parle déjà très bien l’allemand) avait déjà joué avec l’idée de demander de l’aide à la police. Il avait suivi une femme policière qui passait par là, pendant vingt minutes. Cependant, il n’avait pas osé lui parler.
Les Nenja ne devaient pas savoir qu’il parlait aussi bien l’allemand, ce serait un risque de sécurité beaucoup trop grand
Les professeurs à l’école étaient aussi aveugles que la police. Ils l’avaient puni pour devoirs non faits et absences répétées. Comment faire ses devoirs quand on est forcé à voler pendant tout l’après-midi ? Et comment aller à l’école quand on a été loué par un pédé ?
À Cologne aussi il s’était fait prendre plusieurs fois par la police. Évidemment, les policiers l’ont simplement ramené chez ses « parents ».
La police n’avait même pas essayée de l’aider. Ils n’avaient rien compris. Lorsqu’il fut pris pour la troisième fois, la police changea de tactique. Ils l’avaient mis dans un centre punitif pour jeunes délinquants. Pour le punir, quelle ironie!
Et ici, il va bien. Pour la première fois depuis longtemps. Personne ne le force à aller voler. Il n’est pas au service de pédés quelconques. On ne le torture pas. On ne le bat pas.
Et maintenant, de quoi a-t-il peur ? Il a peur que les Nenja viennent le chercher. Il a peur d’être ramené à Bucarest. Il se fond dans le décor et espère qu’on l’oublie. Aucun enfant ne voudrait être oublié dans un centre correctif, mais Valentin prie pour cela chaque jour. Même si personne dans le centre ne connaît son vrai nom, son histoire.
Le problème : C’est écrit dans ses faux papiers qu’il est roumain. Et la procédure de renvoi suit son cours.
La revedere ! (Au Revoir)


rapporté par Achim Müller

All rights belong to its author. It was published on e-Stories.org by demand of Achim Müller.
Published on e-Stories.org on 02.01.2005.

 
 

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